Pas étonnant que ce coin soit le berceau de nos civilisations. Ait inventé l’agriculture il y a dix mille ans, avec la révolution néolithique orchestrée par les femmes, en Anatolie, ait inventé la monnaie il y a deux mille cinq cents ans avec Crésus (grâce à l’or de la rivière Pactole), Crésus qui doit à ça sa réputation traversant imperturbablement les siècles – la monnaie, une invention aujourd’hui décriée par les ignorants, mais qui est à l’origine de la plupart de nos progrès : échange, spécialisation, croissance, inventions. Ait été aussi bien sûr le lieu de tant de grandes civilisations, comme les Lyciens, les Lydiens, les Hittites, les Assyriens, les Grecs, les Perses, etc. Une succession de peuples dont on a à peu près oublié l’ordre et les caractéristiques.
Il suffit de regarder une carte de la baie de Fethiye pour le comprendre. La nature a prodigué ses bienfaits ici, et partout dans cette région, et les hommes en ont profité. Ce qu’on voit sur la carte est un port naturel extraordinaire, une île a été opportunément placée là, en travers de la baie, telle un vaste brise-lame, qui bouche le site et le protège de toutes les tempêtes, les bateaux peuvent y mouiller et s’y réfugier tranquillement. Là où les peuples d’autres régions, du nord de l’Europe par exemple, auraient dû construire à grand frais, et seulement avec les technologies de la révolution industrielle, un immense brise-lame artificiel, comme à Cherbourg, les peuples de la Méditerranée ont trouvé tout ça tout fait, ce qui a facilité la navigation, le commerce, l’échange, la spécialisation encore, et donc la civilisation.
Et naturellement pour le plaisancier d’aujourd’hui, c’est pain béni, c’est le paradis.
Mais Fethiye a d’autres charmes que sa marina : son souk, son marché immense du mardi, ses restes archéologiques, son front de mer avec ses gulets, ses hôtels de luxe et ordinaires, et un aéroport international pas loin, pour les amateurs… 🙂
La chaîne du Taurus au loin, qui donne naissance au Tigre et à l’Euphrate, culminant à 3756 m, encore enneigée en juin
Les gulets (du français goélette)
La marina et son hôtel
et romains, au musée de Fethiye
Le marché aux poissons entouré de restaurants, avec un concept génial : vous achetez votre poisson et vous allez avec dans le restaurant de votre choix, on vous le prépare pour une somme modique, avec tous les accompagnements que vous voulez.
Le marché extraordinaire du mardi
des repas succulents à deux euros, une Mona Lisa turque, lointaine héritière des Théodora byzantines ou des bayadères ottomanes , que vient-elle d’apprendre sur son portable ?
Étiquettes : Anatolie, Assyriens, Cherbourg, Crésus, crêpes turques, Ece Saray marina, Euphrate, Fethiye, gulets, Hittites, Lycie, marché de Fethiye, monnaie, Pactole, Perses, révolution néolithique, Taurus, Tigre
15 septembre 2009 à 22:05 |
waou ça a vraiment l’air super ! hâte que tu nous fasses découvrir ça… pour Noel ? 😉
20 septembre 2009 à 16:49 |
Passé un grand et bon moment sur l’ensemble des articles.
Tous suscitent une forte envie de redécouvrir cette côte merveilleuse
Merci de partager ainsi ce bonheur nautique.
« Joli rêve » : un nom parfaitement approprié!
20 septembre 2009 à 18:02 |
Oui, tu m’avais bien parlé de cette côte comme incroyablement découpée, avec des abris partout.
Merci de ta visite, à bientôt sur le bateau peut-être…
15 avril 2010 à 13:21 |
en 1964, j’ai sejourne un mois a Dalaman, alors un endroit totalement sauvage pour ramasser des tetes de tournesol dans une grande ferme. Nous passions les soirees sur la plage a deguster des poissons que les ouvriers pechaient a la grenage….
Xavier Richet
Hong Kong
15 avril 2010 à 16:48 |
C’est resté sauvage, la côte est peu habitée, des forêts partout et très peu de villages, de routes, de constructions, d’hôtels, on est loin, très loin de la côte d’Azur, bétonnée presque partout. J’imagine qu’en 1964, la Turquie c’était le désert touristique. Il faut dire que la côte est tellement longue et découpée qu’ils ont infiniment plus de possibilités qu’en France, qui a très peu d’îles, de presqu’îles, avec une côte méditerranéenne finalement assez courte entre Perpignan et Menton.
18 octobre 2016 à 22:23 |
[…] Autres histoires de mer et de naufrage sur le blog : De La Barbade aux Grenadines, en annexe Robinsons à Inagua Naufrage aux Bahamas Naufrage à Porto Rico House of refuge La calanque du Lacydon Split-Miami Misfits et outcasts aux Bahamas Îles à la dérive Arrecife Guayma Nelson et ses femmes Carnage Les Chinois avant Colomb et Magellan Le bateau ouvert Barbe noire Report me all well Sous les yeux horribles des pontons Quitter Cuba Émigrer au Brésil, en 1827 La Floride française Naufrage aux Açores Sea Bird Naufrage au large de Terre Neuve Thelma pète un câble Naufrage à Nevis Oceano Nox Rio avant Rio Barge de la Tamise Un cyclone à la Dominique Robinson à Salé République pirate Bom Bordo Le mythe de l’école de Sagres Les colonnes d’Hercule Vikings vs Arabs La nouvelle Carthage Les Normands Un communisme qui fonctionne Le phare de la Méditerranée Au bon temps de la canonnière Like a broken wave Panique Texel Tatave Les chevaliers à Rhodes Berceau […]