Avec Léros, on passe à l’histoire contemporaine : les Italiens avaient reçu les îles du Dodécanèse en 1919, après la victoire sur l’Empire ottoman, et ils les occupèrent pendant tout l’entre-deux-guerres, c’est-à-dire la période fasciste. La magnifique baie de Léros à Lakki – le plus vaste port en eau profonde de la Méditerranée – servit de base à leur flotte, et la ville de capitale de ce mini empire insulaire et oriental. La mode à l’époque était à l’architecture néoclassique et art déco (ou rationaliste) et Léros a conservé ces bâtiments, en cours de rénovation aujourd’hui. Ce qui fait que l’île a un caractère unique parmi les îles grecques, rappelant le quartier art déco à Miami, mais en tout petit. Les Grecs, pour échapper à la domination italienne, se sont réfugiés dans la ville haute, qui elle garde son caractère local.
Entrée dans la baie Problème d’enrouleur
Étiquettes : Art déco, Dodécanèse, fascisme, Lakki, Léros, Miami
15 octobre 2010 à 09:24 |
Certes, certes… En fait d’architecture néo-classique, on dirait assez bien la salle des fêtes de Soulac (Gironde) après le départ des touristes…
Il n’empêche que le voyage est fabuleux. Est-ce que tu es subventionné par la Sublime Porte pour aider à l’entrée de la Turquie dans l’UE ?
15 octobre 2010 à 09:26 |
😉 Ne leur parle pas de Sublime Porte, ils sont encore kémalistes !
15 octobre 2010 à 22:26 |
En suivant au jour le jour le périple, il me revient ces quelques vers du vieil Euripide:
« Ils naviguent sur les mers et voient des villes étranges,
Cherchant au monde la fortune,
Tous assurés de la trouver. Mais
L’un peut ne jamais la rencontrer
Tandis que l’autre la découvre à ses pieds. »
Euripide
… ils prennent ici tout leur sens entre mer et cités antiques…
22 octobre 2010 à 10:26 |
Commentaire plus trivial :
Si vous êtes affamés, allez direct au restau italien sur le front de mer : portions pour deux jours.
23 octobre 2010 à 14:26 |
C’était encore meilleur réchauffé, on board!
15 novembre 2010 à 17:33 |
Une note sur les échanges de population, en 1923, Grecs de Turquie contre Turcs de Grèce, comme à Kayakoy, vidé de sa population grecque. L’accord de 1923, entre la Grèce battue en Anatolie par les troupes de Mustapha Kemal et la toute neuve république turque du même Kemal, n’a pas concerné les populations turques du Dodécanèse, pour la bonne et simple raison que les îles n’étaient à l’époque ni turques ni grecques, mais italiennes, depuis 1912. Ce qui explique le maintien de minorités turques, notamment à Rhodes, mais aussi à Kos.