Navegar é preciso, viver não é preciso*
Fernando Pessoa
Les Portugais détruisent leurs propres mythes, l’école de Sagres ! L’école de navigation de l’infant Henri (le navigateur), qu’il aurait réunie pour une découverte organisée, progressive, systématique de la côte africaine au début du XVe siècle, avec les meilleurs spécialistes de l’époque, marins, cartographes, architectes navals, etc., un think tank avant la lettre. Tout ça n’aurait jamais existé, une construction des historiens portugais du XIXe siècle, une pure invention pour consolider le sentiment national et patriotique ! Un peu comme les historiens français de la même époque et la mise en avant des Gaulois, de Vercingétorix, d’Alésia, etc., face aux Germains. Tous les ouvrages d’histoire en Europe et dans le monde ont repris le mythe de Sagres et Lagos pourtant, jusqu’aux plus récents. Exposition remarquable au fort Punta da Bandeira à Lagos qui s’emploie à démolir les croyances les mieux ancrées. Elle est basée sur le travail d’un historien brésilien, Fabio Pestana Ramos, reprenant Luís de Camões dans le titre de son livre : Por mares nunca dantes navegados.
* Le vers peut être traduit ainsi, il est nécessaire de naviguer, pas de vivre. Elle vient du poème suivant de Pessoa, qui explique le sens de la phrase : créer est nécessaire, vivre vient après.
Navegar é Preciso
Navegadores antigos tinham uma frase gloriosa:
« Navegar é preciso; viver não é preciso ».
Quero para mim o espírito [d]esta frase,
transformada a forma para a casar como eu sou:
Viver não é necessário; o que é necessário é criar.
Não conto gozar a minha vida; nem em gozá-la penso.
Só quero torná-la grande,
ainda que para isso tenha de ser o meu corpo
e a (minha alma) a lenha desse fogo.
Só quero torná-la de toda a humanidade;
ainda que para isso tenha de a perder como minha.
Cada vez mais assim penso.
Cada vez mais ponho da essência anímica do meu sangue
o propósito impessoal de engrandecer a pátria e contribuir
para a evolução da humanidade.
É a forma que em mim tomou o misticismo da nossa Raça.
Fernando Pessoa
Article sur le livre de Fabio Pestana Ramos
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