Le grand saut

C’est demain, destination La Barbade, 2000 milles, vingt jours… Le bateau est prêt, les équipiers aussi : Barbara, de Budapest ; Csaba, d’Oradea en Transylvanie ; et Romain, de Guingamp. Une équipe originale, franco-hongroise, avec deux langues à bord, aussi incompréhensibles à une moitié de l’équipage qu’à l’autre, avec seul l’anglais comme véhicule commun.

Enfin du vert

Après toutes ces îles volcaniques, noires, et cette mer, bleue, ça fait du bien de voir un peu de verdure. C’est à Santo Antão justement, en face de Mindelo, où on va en ferry, le mouillage là-bas étant trop agité pour y aller avec son bateau. Dans l’île, c’est en pick-up Toyota, et à pied, à la découverte. Les villages perdus sont complètement déshérités, en ruine ou presque, l’unique boutique ressemble à ce que pouvait trouver Jean Valjean dans un hameau sur la route de Digne, pourtant on vous y sert un délicieux café, et avec une grande gentillesse. Le port de Ponta do Sol est particulièrement sportif, on est au vent de l’île, face au large.

Régate à São Vicente

Jour de régate pour les pêcheurs de Mindelo

Le génie de la langue

Qu’appelle-t-on le « génie de la langue » ? C’est cette faculté, qu’on ne peut posséder que pour sa langue maternelle, de comprendre de façon immédiate et intuitive comment agencer les mots et les phrases, en douceur, naturellement, sans en détruire l’harmonie.

Des Canaries au Cap Vert

Plus précisément, aux îles du Cap Vert, une république indépendante depuis 1975, qui à mon humble avisse aurait mieux fait de rester une dépendance du Portugal et donc dans l’UE. Quand on voit la différence avec les Canaries, le dénuement ici et le côté Floride des Canaries, on se prend à penser que le héros national, Amilcar Cabral, aurait mieux fait de chercher une solution de compromis. Curieux comme les idéologues marxistes, qui veulent soulager la misère du peuple, aboutissent toujours à l’aggraver.
A ne pas confondre avec la presqu’île du Cap Vert, sur laquelle est bâtie la ville de Dakar, étonnant promontoire marquant l’extrême ouest de l’Afrique.

Vers le cap vers le cap vers…

Lanzarote

La moitié des Lanzoratais s’appellent Betencourt (l’orthographe varie), comme Ingrid et la fille de Liliane, autres descendantes du conquérant normand des Canaries. L’île a été enfouie sous les laves à la suite des éruptions de 1730 et 1834, ce qui explique son aspect encore plus désolé que les autres Canaries, et aussi sa réputation mondiale. Une île unique.

Le crabe aux pinces de cristal

Les Lanzarotais doivent une fière chandelle à César Manrique, artiste local qui s’est battu bec et ongles pour empêcher le bétonnage de son île. La réussite est formidable, l’île est un enchantement, malgré l’absence totale de vert : tout est gris, cendre, scories et lave. Sauf quelques oasis comme les Jameos del Agua, un ensemble de grottes aménagées par Manrique, aujourd’hui une sorte de musée naturel merveilleux. Des grottes vont vers la mer sur des km, et c’est dans l’une d’elles que cet ensemble a été aménagé : musée, espaces, cafés, décor raffiné. Un type de crabe est resté coincé ici après une éruption volcanique, il est devenu aveugle, faute de lumière, et translucide, on les voit scintiller dans l’eau de mer sous le plafond de lave durcie.

Vents du Brésil

Le blog de Julien et Laurence, Vents du Brésil.