Archive for mai 2012

In Trigance

23 mai 2012

Trigance n’a rien d’intrigant, c’est au contraire un de ces villages perchés du Haut Var, tout simple, comme il y en a des dizaines, et qui font toute la richesse et la beauté de la région. Au pied de son château, sur un promontoire, entouré d’un cirque de montagnes magnifique, et à proximité des gorges du Verdon. L’originalité du lieu tient au fait que le château a été rénové et transformé en hôtel de luxe, avec une dizaine de chambres, et une table réputée. Un 23 mai somptueux… On y a rencontré ce soir-là un groupe étonnant, une trentaine de motards en goguette, vacances entre hommes, loin de la famille, faisant leur trip annuel. Mais pas n’importe quels motards, des gens dans la cinquantaine, bien établis dans la vie et leur réussite, médecins et autres professions libérales, venant de St Etienne, attention, pas Lyon, St Etienne, ne pas confondre. Une soirée animée sous la voûte antique du restaurant, rappelant les ripailles qui ont dû commencer là vers le Xe siècle.

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La France en mai

15 mai 2012

Le joli mois de mai, le glorieux mois de mai, « Mois des floraisons mois des métamorphoses », comme dit le poète. Quoi de mieux que le mois de mai dans les zones tempérées de l’hémisphère nord ? Petit tour au paradis avant de rejoindre l’enfer tropical, sa chaleur, ses moustiques, ses orages, ses trombes d’eau…

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This reading will not stop!

8 mai 2012

Le titre original du premier film d’Elia Kazan est le même que celui du roman dont il est tiré, A Tree Grows in Brooklyn, mais le titre français n’est pas mal trouvé, il évoque Le lys dans la vallée de Balzac, et il s’applique très bien au personnage principal, Francie, 13 ans, la fille de Katie et Johnny Nolan, des immigrés irlandais. Le film dure un peu plus de deux heures, une durée rare pour l’époque, en noir et blanc. On ne voit pas le temps passer, on est ému dès le début et on finit la gorge nouée, pas comme dans un mélo à la Douglas Sirk, ce n’est pas un mélo, c’est la vie même de ces quartiers de Brooklyn, la pauvreté, qui nous touchent, et la pureté de Francie, sa ténacité, son amour pour son père, un raté et alcoolique, qu’on découvre finalement très aimé dans le quartier, mais seulement à son enterrement. La scène est très forte, et rappelle celle presque identique, dans Imitation of Life, où Lana Turner constate stupéfaite l’immense popularité de sa servante et amie, Juanita Moore, dans les mêmes circonstances. Mahalia Jackson elle-même chante dans le film pour les funérailles, un de ses plus beaux gospels (Trouble of the world), c’est absolument superbe.

Les immigrants : écoutez bien la grand-mère, son anglais est d’ailleurs le seul qui soit facile à comprendre… Les deux livres de la famille sont la Bible et les oeuvres complètes de Shakespeare, elle insiste pour que les enfants continuent la lecture, l’éducation étant le seul moyen, non pas pour elle, ni pour ses enfants, mais pour ses petits-enfants, de sortir de leur condition : This reading will not stop.

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Barge de la Tamise

8 mai 2012

 

John Pendray est un peintre officiel de la Marine ; d’origine anglaise, il s’est fait naturaliser français et vit à Marseille. Ses peintures sont remarquables, trois exemples ici, une barge de la Tamise au large, à deux allures différentes, et une goélette par temps calme. La barge, Northdown, est actuellement au port-musée à flot de Douarnenez.
Le musée sur Wiki, et le bateau.
Exposition place des Vosges à Paris en mars-avril, permanente à Marseille. Vidéo.

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Influences

8 mai 2012

Verlaine aimait ce poème de Hugo, « La fête chez Thérèse » (Le clair de lune bleu qui baignait l’horizon), il s’en est inspiré pour son « Heure du berger » (Blanche, Vénus émerge, et c’est la nuit), l’horizon est là, même si la Lune est devenue rouge. Hugo lui-même trouve un écho chez Baudelaire, la Lune encore et les « horizons bleuâtres » de « Paysage » (Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité). Trois mots clés qui se renvoient les uns aux autres (bleu, horizon, lune), trois magnifiques poèmes :

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Ground Zero renaît

8 mai 2012

Mai 2012

Où va-t-on quand on a une demi-journée à New York ? On pourrait aller au musée, au MoMA ou au Guggenheim, on pourrait aller en haut de l’Empire State building, se balader à Central Park, ou bien prendre pour quelques cents le ferry pour Staten Island et admirer la vue sur Manhattan sud et la statue de la Liberté, et bien d’autres choses encore, mais non, la masse des touristes va à Ground Zero. Aussi bien américains qu’étrangers, et beaucoup de Français. Le onze septembre continue de fasciner, d’occuper les esprits. Depuis cinq ans, les choses ont bien changé, si le chantier est toujours en cours, les espaces utilisables s’étendent, c’est l’occasion de faire naître un nouveau quartier, plus vaste, plus accueillant, plus beau.

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Nelson au Québec

8 mai 2012

Quel méli-mélo au Québec entre la France et l’Angleterre ! Place Jacques Cartier par exemple, à Montréal, on trouve pêle-mêle le souvenir de De Gaulle (Vive le Québec libre !), Nelson, Vauquelin et Cartier lui-même bien sûr. Les triomphes français et anglais sont célébrés, même si ceux des uns sont les défaites des autres. Pas tellement pour Jacques Cartier, parce qu’au XVIe siècle la France et l’Angleterre n’étaient guère en rivalité, mais pour le XVIIIe on trouve face à face un marin français, Jean Vauquelin (à ne pas confondre avec le chimiste, plus connu), qui s’est battu toute sa vie contre les Anglais, et le grand amiral sur sa colonne, avec ses deux grandes victoires Aboukir et Trafalgar (et l’hôtel Nelson, à droite sur la photo).

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Trois tableaux

6 mai 2012

Au Musée des Beaux Arts de Montréal (entrée libre), il y a des chefs-d’oeuvre, mais aussi des tableaux moins connus, de peintres oubliés. Peut-être les plus intéressants, ceux qu’on peut découvrir en tout cas, qui sont une surprise. Trois par exemple : de Gabriel Max, Luigi Loir et Benjamin Constant (pas l’auteur d’Adolphe, non, le peintre, sans lien avec lui). Le premier tableau, Le Christ ressuscitant la fille de Jaïre, est une oeuvre de Gabriel von Max, de l’école de Munich, il est caractérisé par son réalisme, la pureté des traits des personnages, et la mouche, posée sur le bras de l’enfant, d’un détail extraordinaire (la photo ici rend mal cela, mais quand on s’approche on voit la précision), la mouche donne une impression de malaise, un côté angoissant, qui rend le tableau fascinant. L’hyperréalisme devient presque surréalisme. La mouche représenterait la mort, d’après la notice. Voici en tout cas l’histoire, dans l’Évangile selon St Marc du Nouveau Testament de la Bible :

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Leaving on a jet plane

1 mai 2012

Today. Sauf qu’il est à hélice celui-là. Mais c’est cette église, à Long Island , qui rappelle le grand succès de Peter, Paul & Mary. Quelques églises bahamiennes de cette virée  

Avec les paroles

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