Oh, the shark, has, pretty teeth, dear …and he shows them, pearly white
Just a jackknife, has Macheath, yeah …and he keeps it, out of sight
Les requins, qu’on ne voit jamais d’habitude, sont partout présents aux Bahamas, ce sont des requins dormeurs pour la plupart (nurse sharks), même si d’autres plus dangereux se mêlent à eux. Ils viennent au pied des pontons attirés par les restes jetés par les pêcheurs. Dans les eaux claires des Exumas, c’est un spectacle hallucinant.
Le Moritat (complainte meurtrière) de Mackie Messer, Dreigroschenoper, Bertolt Brecht et Kurt Weill, paroles originales :
Und der Haifisch, der hat Zähne
Und die trägt er im Gesicht
Und Macheath, der hat ein Messer
Doch das Messer sieht man nicht
En français, Catherine Sauvage, superbe version, illustrations expressionnistes de l’époque bien choisies, Egon Schiele, George Grosz, Otto Dix, et des images de M le maudit de Fritz Lang :
En anglais, Louis Armstrong, Frank Sinatra, Robbie Williams
A la Comédie française
Paroles françaises de Boris Vian :
Les dents longues, redoutables
Le requin tue sans merci
Le surin au fond d’la poche
Sans reproche, c’est MackieSur les bords de la Tamise
Le sang coule dans la nuit
On périt les poches vides
Poches pleines, quelqu’un fuitGens de bien ou hommes riches
Disparaissent au grand jour
Sur leurs traces, quelqu’un passe
Qui ramène le butinJenny Trowler agonise
Un couteau entre les seins
Sur les rives dans l’eau grise
M’sieur Mackie s’en lave les mainsEt la veuve d’âge tendre
Que l’on viole dans son lit
Que l’on vole sans attendre
Le gentleman, c’est MackieLe feu gronde dans la ville
Le feu brille, la mort vient
On s’étonne, on questionne
Oui mais Mackie ne sait rienLe sang coule des mâchoires
Au repas du grand requin
Mains gantées et nappe blanche
M’sieur Mackie croque son prochain…
Version récente, version années 1960 : Hildegard Knef
Autre post sur l’Opéra de quat’sous
Shark, une exposition au Museum of Art de Fort Lauderdale :
Les deux tableaux anciens sont de Winslow Homer, The Gulf Stream, et de John Singleton Copley, Watson and the Shark. Le personnage attaqué dans le second est Brook Watson, futur maire de Londres, qui se baigne à La Havane en 1749, à 14 ans. Il perdra sa jambe.
Quant au premier, certains y ont vu un mystère : « a particularly enigmatic and tantalizing episode, a marine puzzle that floats forever in a region of unsolved mysteries« , d’autres une allégorie sur l’esclavage. Homer lui-même l’expliquait plus simplement ainsi :
I regret very much that I have painted a picture that requires any description….I have crossed the Gulf Stream ten times & I should know something about it. The boat & sharks are outside matters of very little consequence. They have been blown out to sea by a hurricane. You can tell these ladies that the unfortunate negro who now is so dazed & parboiled, will be rescued & returned to his friends and home, & ever after live happily.
Winslow Homer au musée de Portland.
Étiquettes : Armstrong, Bertolt Brecht, Boris Vian, Brook Watson, Catherine Sauvage, egon schiele, Expressionnisme, Exumas, Highbourne Cay, John Singleton Copley, Kurt Weill, Museum of Art Fort Lauderdale, nurse sharks, Opéra de quat'sous, Peter Wood, Requins, Sinatra, Staniel Cay, The Gulf Stream, Watson and the Shark, Winslow Homer
14 novembre 2017 à 22:40 |
https://www.wsj.com/articles/winslow-homers-transforming-odyssey-1510614158?tesla=y