L’avantage des sites moins courus, c’est qu’ils sont gratuits. Il y a tellement de ruines ici que les autorités turques ne s’occupent que des plus connues, les autres sont laissées à elles-mêmes. Là où en France on aurait pour l’équivalent une masse de bâtiments, une cohorte de bus et une nuée de touristes, ici on est seul au milieu des pierres, surtout en septembre. La recette des entrées ne suffirait pas à couvrir le salaire d’un gardien faisant payer des tickets, la décision rationnelle est donc de faire des économies en laissant les sites ouverts. Bonne idée, avec un peu d’imagination on peut se mettre dans la peau d’un pionnier comme Charles Fellows au XIXe ou George Bean au XXe, découvrant une cité vieille de 2500 ans…
C’est le cas à Limyra, près de Finike, à 6 km de la côte, un site ombragé et baigné par deux ruisseaux, délicieusement frais à l’ombre des arbres ou des pierres, avec l’eau vive tout autour. Un certain Périclès – pas le même que celui d’Athènes – a tenté d’organiser ici la révolte contre l’envahisseur tout puissant de l’époque, la Perse, en créant une union lycienne au IVe siècle, un succès éphémère. Le rouleau compresseur des armées de Cyrus, Cambyse, Darius puis Xerxès était passé là bien plus tôt, dès le VIe siècle, et n’avait pu être arrêté qu’en Grèce en -480, aux Thermopyles et à Salamine. Pour leur malheur, les Lyciens étaient un peu trop à l’Est pour résister, un peu comme les Français dans la Seconde Guerre mondiale, sauf que là ça a pas duré quatre ans mais des siècles. Il leur faudra attendre Alexandre le Grand pour les « libérer », en – 333.
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