Tout le monde n’est pas Cézanne
Nous nous contenterons de peu
Aragon, poème sur le Quatorzième arrondissement, dont des extraits sont utilisés par Léo Ferré dans sa chanson Blues.
La brume quand point le matin
Retire aux vitres son haleine
Il en fut ainsi quand Verlaine
Ici doucement s’est éteint
Paul Cézanne allait travailler dans les carrières de Bibemus*, entre Aix et la Sainte Victoire Il laissait son matériel dans une maison qui est toujours là. Le lieu est à l’écart, dans un calme absolu, la carrière de roches rougeâtres, travaillées depuis des siècles, a servi à la construction de la ville. Au bout du plateau on a une vue sur la montagne et la vallée. Un artiste américain tailleur de pierre vit ici, on peut y admirer quelques-unes de ses oeuvres. Un parcours établi par la municipalité permet de voir les toiles du maître devant le paysage qu’il a peint. On ne peut distinguer la Ste Victoire depuis les carrières, mais Cézanne la représente quand même. Voir un article de Selim Lander :
Le tableau ci-dessous, « La Sainte-Victoire vue de la carrière de Bibemus », qui date de 1897, fournit un autre exemple de la liberté d’invention du peintre. Car la montagne n’est tout simplement pas visible depuis l’endroit où ont été peints les rochers. Mais cela ne dérange pas Cézanne qui s’est approprié la Sainte-Victoire depuis longtemps et peut la placer là où il veut, tout comme il peut transfigurer les falaises calcaires qui sont devant lui. « La composition et la couleur, tout est là ! » : à contempler, ce tableau, qui lui contesterait un tel programme ?
Autre blog avec un post sur Bibemus.
* Bibemus est en latin le futur de bibere, à la 1ère personne du pluriel, nous boirons, allusion au fait que la pierre est poreuse et absorbe l’eau. A noter que Bibendum, l’emblème de Michelin, vient aussi de là, gérondif de bibere.
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