Loyalistes, chassés par des patriotes, par Howard Pyle
On rencontre les descendants des loyalistes aux Abacos, ceux qui ont refusé la révolution américaine pendant la guerre de 1775-1783 et se sont exilés, vers le Canada, vers la Grande-Bretagne, vers diverses colonies britanniques comme les Bahamas. Blonds comme les blés, aussi blonds que la majorité des Bahamiens sont noirs, ils sont toujours là. D’ailleurs parmi les loyalistes, il y avait aussi nombre de Noirs américains, ils étaient jusqu’à douze mille à combattre aux côtés des Britanniques, certains sont venus également aux Bahamas. D’autres sont retournés en Afrique, pour fonder Freetown au Sierra Leone :
Starved of hope and respect in frozen Nova Scotia, just as he had been in what was now the United States, one of these volunteers declared he would rather take his chance on Africa and « die in my own country than this cold place« .
Un monument à New Plymouth (Green Turtle Cay) célèbre cet exode et leur arrivée dans les îles. Les bustes de quelques loyalistes notables sont là pour l’éternité. Étrange endroit. Le drapeau britannique en fer et coloré flotte sans jamais bouger dans ce lieu un peu kitsch.
Une historienne de Harvard, Maya Jasanoff, vient d’écrire une histoire des loyalistes, « Les exilés de la Liberté » (Liberty’s Exiles) Andrew Roberts, un historien britannique, en rend compte ici. Le livre donne une image un peu plus sombre que d’habitude de la révolution américaine avec les violences, et même tortures (le goudron et les plumes), qui l’accompagnent, en particulier contre les loyalistes.
In the summer of 1775, war came to Georgia in the American South. In particular, it came to newly arrived British hog farmer Thomas Brown. After refusing to join a patriot militia, he had his “bare legs splayed out in front of him… and hot brown pitch poured over them, scalding, clinging to his skin. The attackers seize his broken head by the hair and pull it out in clumps. Knives take care of the rest.”
La révolution apparaît également comme une première guerre civile américaine, les loyalistes représentant entre un quart et un tiers de la population, dans toutes les catégories sociales, dans tous les niveaux d’immigration, ancien ou récent, des descendants du Mayflower aux plus fraîchement débarqués. Le fils de Benjamin Franklin par exemple était lui-même un loyaliste. Après la victoire et l’indépendance, la plupart resteront, mais au total environ 60000 loyalistes s’exileront, soit un habitant des Treize colonies sur 40, dont 5000 aux Bahamas. Le chiffre paraît faible, mais il est en réalité cinq fois plus élevé, en proportion, que les exilés de la Révolution française, bien plus violente. On a affaire à une véritable diaspora.
For the loyalists, Thomas Paine’s announcement that America was to be “an asylum of mankind” was a bad joke. In fact, the British Empire would be their asylum. Consider Jacob Bailey of Massachusetts, a Harvard classmate of John Adams, who found that our Revolutionary heroes were a “set of surly & savage beings who have power in their hands and murder in their hearts.” He left for Nova Scotia.
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3 mars 2013 à 14:58 |
Très très intéressant.
Bravo pour la documentation.