La plupart des inlets le long du waterway – c’est-à-dire les sorties sur la mer – sont dangereux, avec des courants, des hauts-fonds, des bancs de sable qui se déplacent, et une mer agitée quand la marée et le vent s’opposent. Rien d’étonnant quand l’océan déboule sur une côte rectiligne, sans aucune île, presqu’île, péninsule, cap, promontoire, pour l’arrêter. C’est le cas de Ponce de Leon inlet, près de Daytona Beach, doté d’un phare impressionnant. Mais le canal s’écarte de l’inlet et offre un mouillage très calme, dans un bras de mer protégé par un haut-fond. C’est ici :
D’autres inlets sont au contraire très sûrs, dragués, profonds, bien balisés, avec des jetées de blocs de pierre qui s’avancent jusqu’à plusieurs milles en mer. Vers les grandes villes, les ports ou les bases militaires, comme celle des sous-marins nucléaires à St Marys Entrance, entre Géorgie et Floride. On en profite pour faire le trajet en mer, à condition que la météo soit favorable et qu’un autre inlet sûr se trouve à une distance adéquate :
Entre Cap Canaveral et Daytona Beach 
Entre parenthèses, je ne sais pas si Ponce de León a effectivement pris cet inlet, mais imaginer ces bateaux du XVIe siècle arriver ici et pouvoir se mettre à l’abri est quelque chose qui dépasse l’entendement. Sans cartes, sans moteur, sans balisage, sans GPS évidemment, sans sondeur (sauf artisanal), avec de lourds navires remontant mal au vent et incapables de résister au courant quand le vent n’était pas au rendez-vous, ça semble une mission impossible. Et pourtant ils l’ont fait, ils ont même colonisé le coin, établi des forts, des comptoirs, amené les premiers émigrants, construit des églises, etc. La seule explication est d’une part l’inconscience et le courage insensés de ces conquistadors, d’autre part le taux de pertes qui devait être effrayant.
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Le journal de Joli Rêve 
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