La visite du Ringling continue avec le baroque, soit les XVIIe et XVIIIe siècles en gros, surtout en Europe du Sud, Italie, Espagne, aux Pays-Bas, et en Europe centrale, la France ayant plutôt réagi à l’art baroque avec le classicisme.
La Madonne bleue, la Madonne des pleurs, Mater dolorosa, est peinte ici par Carlo Dolci en 1670, c’est un des fleurons du musée.
L’enfant Jésus n’est pas loin, il est peint vers 1610 par Bartolomeo Schedoni, avec Marie et Joseph dans le fond à gauche. Le ventre proéminent et les yeux cernés de l’enfant seraient une allusion à une épidémie de peste en cours.
On a ici une Allégorie de l’étude, représentée par Salvator Rosa vers 1649, peut-être un autoportrait.
Encore une Judith et la tête d’Holopherne qu’elle vient de couper, le personnage a l’air d’être sous l’effet de la sidération, ou bien de la fierté. Francesco del Cairo, 1630. Le livre de Judith raconte l’histoire de cette jeune femme qui sauve sa ville, Béthulie, du ravage imminent par l’armée assyrienne, elle séduit le général Holopherne, le fait boire et finit par le décapiter. L’influence du Caravage dans le clair obscur est sensible, d’après la notice du musée.
Le peintre est anonyme, il est appelé « le maître de l’Emmaüs de Sarasota« , il s’agit du célèbre souper, peint ici vers 1625. On est après la mort du Christ, des disciples, sur la route d’Emmaüs, rencontrent le Seigneur après sa résurrection, dînent avec lui, et retrouvent leur foi.
Tobias quittant ses parents, sous la conduite de l’archange Raphaël, par Nicolas Tournier, 1625. Le livre de Tobit, dans l’Ancien Testament, raconte comment le jeune homme quitte son foyer pour une vie d’aventures qui lui fera rencontrer épreuves, richesse, mariage et finalement revenir avec un remède à la cécité de son père. Sur le tableau, le jeune homme apparaît hésitant, regarde en arrière vers ses parents, alors que l’archange l’entraîne.
La fameuse histoire du roi de Lydie, Candaule, à l’origine du candaulisme, pratique sexuelle consistant à montrer ou échanger sa partenaire. Hérodote raconte comment le roi veut montrer sa femme nue à un de ses gardes, Gygès, ce qui lui coûtera très cher… Le tableau de Jacques Stella en 1645 est un peu fade, la scène a été peinte avec bien plus de pouvoir évocateur et érotique par d’autres, comme Jordaens, Delacroix, Degas ou William Etty. Théophile Gautier en a fait une nouvelle célèbre.
Adam Pynacker, Paysage avec chasseurs, 1665. Peintre hollandais, il séjourne en Italie où il représente ces scènes de montagne.
Le tableau d’Antonio de Bellis (1640), un peintre napolitain, représente le supplice épouvantable du satyre Marsyas par Apollon, il est écorché vif par le dieu pour le punir de l’avoir défié dans un concours musical.
Encore un jugement de Salomon, les deux mères prétendantes et le bébé qu’on s’apprête à couper en deux, l’autre est mort… Il est de Jean Tassel celui-là, en 1650.
According to the story, found in the biblical Book of Kings, a woman, upon the death of her child, abducted the baby of another mother, who woke up to find the dead infant in place of her own. Both women argued before Solomon, who judged that the child still living should be cut in half and divided between the women. The true mother pleaded with Solomon, and her child is returned to her.
Encore un thème abondamment traité dans la peinture occidentale, Suzanne et les vieillards. Suzanne a échappé de peu à la lapidation (punition des femmes adultères dans le monde antique, qui a traversé le temps comme on sait, on la retrouve aujourd’hui parfois au Moyen-Orient). Les deux vieux lubriques voulaient Suzanne et la menacent de l’accuser d’adultère, elle résiste et finit par faire admettre son innocence. Le peintre est Sisto Badalocchio en 1610.
Bernardo Strozzi, un ancien moine capucin de Gênes, peint ici vers 1620 un acte de charité : donner à boire à ceux qui ont soif, un des sept de l’Évangile selon St Mathieu. Une pierre ajoutée à l’édifice de l’Eglise catholique qui s’oppose à la doctrine calviniste de la prédestination :
As opposed to Protestanism, which proclaimed that salvation was to be gained by faith and faith alone, the Catholic Church continued to promote good works as a way to assure a satisfactory after life. Baroque artists were in the forefront of the Church’s propaganda movement and therefore it is easily understood why they would make it a popular subject in their art of the period.
Narcisse contemple son image, par Gérard Van Kuijl, 1645. Selon le mythe grec, Narcisse est si beau qu’il rejette la nymphe Echo et tombe amoureux de lui-même, il meurt dans la quête éperdue de sa propre image, puis est changé en fleur, celle qui porte son nom. La représentation la plus fameuse est celle du Caravage, mais dans le style préraphaélite, on a un tableau des deux personnages par J.W. Waterhouse.
La Pieterskerk à Leiden (Leyde), intérieur de l’église peint par Hendrick Cornelisz van Vliet en 1653. Une leçon de vie est voulue par le peintre : le chien urinant sur une colonne symbolise l’incompréhension du sacré, l’homme devant le trou en train d’être creusé indique la fragilité et la brièveté de la vie, le groupe à gauche avec la femme montrant à l’enfant une tombe signifie que la vie doit être employée avec sagesse. C’est de Leyde que les pèlerins du Mayflower partirent, en 1620, pour arriver au début de l’hiver dans ce qui serait le Massachusetts.
The Pilgrims set sail on the Speedwell on July 22, 1620, sailing to Southampton on the south coast of England where they were joined by another group of Pilgrims on The Mayflower on August 5. The Speedwell began leaking, and after two attempts to repair the ship, they joined their compatriots on the Mayflower and on September 6, 1620 sailed across the Atlantic to the colonies, intending to land at the mouth of the Hudson River. After 66 days at sea they anchored on November 11, 1620, at what we now know as Provincetown, on the tip of Cape Cod. The male passengers signed the Mayflower Compact and these brave travelers began a cold, damp introduction to the new world. Half of the group died that first winter, but the freedom they had found gave them hope, and with hope they persevered.
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Le Baroque, deuxième partie.
Les grands maîtres du XVIe et XVIIe.
Le XVIIIe.
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Le XXe.
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