Parti le 8 juillet 1497 de Lisbonne, Vasco de Gama arrive en Inde avec sa caraque (nef ou nau), le São Gabriel, le 21 mai 1498, soit après un voyage de onze mois… Il en repart le 29 août 1498 et rentre au Portugal en septembre 1499, après plus de deux ans. Le retour aura duré encore plus longtemps, 14 mois. L’arrivée à Calicut, vue par Roque Gameiro (1900) :
Le musée de la marine à Lisbonne, sis dans le monastère des Hiéronymites, à côté du musée d’archéologie, de l’église Santa Maria et du cloître, rend hommage à l’épopée maritime du Portugal, à travers tableaux, maquettes, navires réels, sculptures, textes, etc.
- L’école de Sagres
- Henri le navigateur
- Muleta
- Le Tage et la tour de Belem
- Navire anglais quittant le Tage
- L’estuaire du Tage au XIXe siècle
- Mouillage tranquille le soir sur le Tage
- Collision par tempête
- A Setubal
Trois livres sur le voyage de Da Gama, le premier est une relation d’un membre d’équipage, Álvaro Velho. Incomplète, elle est cependant passionnante, car on voit avec les yeux d’un homme du XVe siècle ces rivages nouveaux, ces mondes étranges, en Afrique, en Inde, qui se présentent devant lui. Fascinant.
Deux ouvrages récents, de Sanjay Subrahmanyam, et Geneviève Bouchon.
Sanjay Subrahmanyam nous fait comprendre pourquoi la cour portugaise a mis dix ans, entre l’expédition de Bartolomeu Dias – qui dépasse le cap des Tempêtes (plus tard cap de Bonne Espérance) en 1488 et ouvre ainsi la route des Indes, mais doit faire demi-tour car son équipage ne veut continuer – pour lancer celle de Gama en 1497. La raison tient à la découverte de Christophe Colomb entretemps, en 1492. Les Portugais sont alors remplis de doutes, est-ce que la bonne voie est celle de l’Est, ou bien celle de l’Ouest, découverte par les Castillans ? Comme le traité de Tordesillas en 1494 leur accorde les terres à l’Est, ils se décideront finalement à continuer leurs expéditions autour de l’Afrique, mais en nommant un marin peu connu, Vasco de Gama, avec une flottille limitée (4 bateaux), Pedro Cabral en aura treize, caraques et caravelles, pour son expédition vers les Indes, la seconde après Gama, en 1500, celle où il accostera au Brésil par hasard :
La confusion semée par le succès de Christophe Colomb en 1492 contribua à aggraver une situation déjà complexe. Aussi, la petite envergure de l’expédition et le choix d’un obscur Vasco de Gama pour son chef tiennent peut-être précisément au fait que Dom Manuel ne voulait pas perdre trop de son prestige dans l’opération.
Autrement dit, on voit comment un « obscur Vasco de Gama », issu de la petite noblesse de Sines, deviendra l’un des personnages les plus célèbres de l’histoire, omniprésent au Portugal.
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9 novembre 2017 à 00:19 |
Bel et intéressant article, fort bien illustré