Ce palais, dans l’immense parc Monsanto, en bordure de Lisbonne, est un enchantement, une symphonie d’azulejos et de sculptures qui ornent le bâtiment et les jardins. Il faut le mériter, il est rarement ouvert, la visite est guidée, deux par jour seulement, 11h et midi, car la famille des marquis de la Frontière y habite toujours. Mais après avoir vu l’intérieur (pas de photos), on peut traîner dans le parc tant qu’on veut. L’accès se fait depuis la station de métro Jardim Zoológico, en suivant une sorte de jeu de piste : une bande verte sur le trottoir qui y mène comme les pierres du petit Poucet, une innovation locale, jamais vu ça – cette excellente idée – ailleurs.
Les planètes, les sept classiques, en sculpture et faïences :
From left to right: the Moon (Diana), Mercury, Venus (Aphrodite), the Sun (Apollo), Mars, Iupiter and Saturn (Chronos)
Chronos épouse sa sœur Rhéa. N’oubliant pas la prophétie de ses parents, non seulement il enferma sous terre les Géants et les Cyclopes, mais il engloutit aussi ses propres enfants : Hestia, Déméter et Héra, puis Hadès et Poséidon, au fur et à mesure que son épouse Rhéa les mettait au monde, ayant été averti par la prophétie de Gaïa qu’un jour, l’un d’entre eux le détrônerait. Lorsque arrive le sixième, Rhéa, sur le conseil de sa mère Gaïa, cache l’enfant en Crète et le remplace par une pierre que Chronos engloutit directement. Ce sixième enfant portant le nom de Zeus. Il grandit loin de ses parents dans une grotte en Crète. Il est nourri par une chèvre Amalthée et élevé par des Méliades. Le temps venu, Zeus accomplit la prophétie en renversant son père : avec l’aide de ses frères, des Cyclopes et des Géants. Avec Gaïa, il s’arrange pour les faire recracher à son père. (Wikipedia)
Le jardin et le palais :
Un festival de tiles (carreaux de faïence, aka azulejos), des azulejos en veux-tu, en voilà, complétant le musée de la rue Madre de Deus. Les dessins évoquent irrésistiblement l’art naïf, mais cela aux XVIIe et XVIIIe siècles :
Sur les blogs, le palais a un succès fou : Jardins merveilleux, Jo Tourtit, Lisbohème.
Voilà ce qu’en dit Fernando Pessoa, dans son court guide, Lisbonne (p. 99), écrit en 1925 en anglais sous le titre : Lisbon: What the tourist should see:
Sur une petite éminence, on peut voir le palais des marquis da Fronteira, un bâtiment ancien d’une architecture remarquable, admirablement conçu et décoré, auquel sont liés de nombreux événements importants de l’histoire militaire et littéraire du Portugal. Sur le côté gauche de ce palais s’étendent des jardins qui sont une véritable merveille artistique ; sur la droite part une route qui mène à Serra de Monsanto. C’est une superbe propriété qui appartient aujourd’hui à Dom José de Mascarenhas, deuxième du nom, descendant des anciens marquis ; on peut le visiter en sollicitant l’autorisation au palais même.
Dans une post-face au livre, Antoine de Gaudemar écrit :
Après la Prague de Kafka et le Dublin de Joyce, Lisbonne fait son entrée dans la littérature, et son « passant intégral », Fernando Pessoa, en est l’introuvable et mélancolique fantôme.
Étiquettes : Andromède, Antoine de Gaudemar, azulejos, Chronos, Cronos, Fernando Pessoa, James Joyce, Jardins merveilleux (blog), Jo Tourtit, Jupiter, Kafka, Lisbohème, Lisbon: What the tourist should see, Mars, Mercure, Museu do Azulejo, Mythologie grecque, Palacio dos Marqueses de Fronteira, Parc Monsanto Lisbonne, Portuguese tiles, Saturne, Vénus, Zeus
14 novembre 2017 à 20:08 |
C’est une des nombreuses rubriques qui persuadent ceux qui croyaient connaître Lisbonne d’y retourner au plus vite, avec ce « Journal » comme guide.
28 novembre 2017 à 21:30 |
et le bouquin de Pessoa, quoique depuis 1925, la ville a bien changé.
6 juillet 2018 à 23:47 |
Le palais dans le Wall Street Journal : https://www.wsj.com/articles/a-portuguese-palace-thats-a-tile-lovers-dream-destination-1530809724?mod=djemLifeStyle_h&tesla=y