C’est sans doute le clou du musée, une merveilleuse Chasse, de Giovanni di Franco (ou di Francesco) peintre du Quattrocento, avec toute une histoire : volée pendant la guerre à une famille juive par les nazis, récupérée en 1945 et cédée par le Louvre à Toulouse. Un pont au milieu, avec la ville de Florence derrière, à gauche la chasse populaire avec des chiens, à droite la chasse aristocratique à cheval avec des faucons.
Appartenant à une famille juive depuis plusieurs générations, La chasse va disparaître de France durant la Seconde Guerre mondiale lors, vraisemblablement lors d’une rafle. « Volé par les nazis, ce tableau part ensuite en Allemagne pour grossir la collection du futur musée d’Hitler prévu à Linz, sa ville natale et dont Goebbels était le sinistre organisateur ».
En remontant un peu dans le temps, un siècle en arrière, on trouve Guillaume Tell et sa légende, lorsque après l’épisode de l’arbalète et de la pomme sur la tête de son fils, il se débarrasse du bailli/tyran Hermann Gessler, en le repoussant dans la barque qui l’emmène vers sa prison. C’est ici François-André Vincent, sous la Révolution, qui représente l’épisode (1791) :
Nicolas-Guy Brenet à la même époque (1777) nous ramène aux stoïques avec cette histoire édifiante tirée de L’Histoire naturelle de Pline, celle de Caïus Furius Cressinius accusé de sortilège
Le sujet valorise les mérites du travail. Il évoque la mésaventure d’un jeune agriculteur romain qui doit se défendre d’avoir employé la magie pour obtenir une récolte généreuse. S’adressant au peuple romain, il fait valoir que sa seule magie est le dur labeur qu’il a dû fournir. L’histoire politique antique permet au peintre d’exalter les sentiments nobles et les vertus.
Une très belle Judith, tout en innocence et pureté, dans le style du Caravage, par Valentin de Boulogne, 1625 :
Charles Verlat nous donne en 1853 Un buffle surpris par un tigre.
Les représentations d’animaux sauvages et exotiques connaissent aussi un vif succès dans la peinture orientaliste. Leur sauvagerie primitive apporte un contraste fort avec la société policée du second Empire. Ces œuvres sont prisées, en particulier par les princes pour qui la chasse est une activité essentielle. Les félins deviennent à partir des années 1840, notamment sous l’influence des Chasses d’Eugène Delacroix, un sujet pictural à part entière.
Plus reposante sera cette charmante promenade dans les champs, qu’on doit à Armand Point, en 1888 :
Deux toiles de Toulouse-Lautrec, La première communion, 1888, et Conquête de passage, 1896 :
Figure féminine reléguant le personnage masculin tout au bord du dessin, le modelé du buste de la femme, objet de convoitise, est rendu avec précision alors que son jupon n’est que suggéré par de larges coups de craie et de pinceau. De la même manière, seul le visage de l’homme est véritablement détaillé, de façon à faire peser davantage encore son regard qui semble ne rien vouloir perdre des gestes de la femme.
Image fugitive de la vie d’une courtisane, cette esquisse est à n’en pas douter une des plus hautes réussites de ce peintre désabusé de la vie nocturne qu’est Toulouse-Lautrec.
Et pour finir, Beauté, par Henri Martin :
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