Avant, et après :
Avec l’exposition universelle de Lisbonne, l’année 1998 fut la grande année du Portugal, une période « d’extase identitaire sans précédent, mieux encore une orgie identitaire diurne et nocturne » (E. Lourenço). L’Expo’98, sur le thème « Les océans, un patrimoine pour le futur », commémorait le cinquième centenaire de l’arrivée de Vasco de Gama sur la côte de Malabar en Inde*. Localisée sur la soixantaine d’hectares des anciens docks des Olivais, l’Expo’98 permit la complète rénovation de la zone orientale de la capitale, le long du Tage, jusque-là fort négligée. Le Portugal s’équipa de nouvelles voies d’accès routières et autoroutières. L’autoroute Lisbonne-Badajoz, terminée en 1999, relie directement la capitale à Madrid et au reste de l’Europe. Le nouveau pont Vasco de Gama qui la prolonge est un ouvrage d’art remarquable : long de 17 km, il enjambe la « mer de paille » depuis Barreiro. On a construit aussi une nouvelle gare routière et ferroviaire (estação de Oriente).
* Cette commémoration a suscité une vive polémique avec l’Inde qui, considérant ce voyage comme le point de départ du colonialisme européen, y vit une forme de provocation. Elle fut encore attisée par la publication d’une biographie fort controversée de Vasco de Gama par l’historien et universitaire indien Sanjay Subrahmanyam, qui faisait du héros portugais un fort méchant homme. Nous possédons heureusement la remarquable biographie qui rétablit la vérité sans polémique sur Vasco de Gama, publiée chez Fayard, la même année 1997, par Geneviève Bouchon, authentique livre de référence, pour la connaissance du grand navigateur portugais.
J.-F. Labourdette, Histoire du Portugal, Fayard, 2000
La zone industrielle est maintenant, après l’expo, un vaste quartier aéré, résidentiel et ombragé, spacieux et à l’écart de la circulation, dans un style ultra moderne. L’Oceanarium de Lisbonne, le plus grand aquarium d’Europe, se trouve ici, ainsi qu’un opéra, des restaurants et commerces en abondance, un hôpital, des écoles supérieures, des sièges d’entreprises, un casino, un musée des sciences, le ‘pavillon portugais‘, un centre de congrès, la fameuse Altice Arena, un vaste centre commercial (‘Vasco de Gama’ bien sûr), et une marina très pratique. En bref, une architecture grandiose, et une ville dans la ville.
- Chez la Avo Tinha (la grand-mère Tinha)
Chez la Avo Tinha.
Vasco de Gama, méconnu, après Colomb et Magellan ?
Étiquettes : Altice Arena, Estação Oriente, Expo 98, Geneviève Bouchon, J.-F. Labourdette, Pabellon Português, Parque das Nações, Restaurant Avo Tinha, Sanjay Subrahmanyam, Vasco da Gama, Vasco de Gama
Votre commentaire