On prend le large

Pas moi, non, mais les coureurs du Vendée Globe, annoncés ici par « le jardinier de la plage » des Sables d’Olonne.
Début d’un roman célèbre, traduit par Jean Giono :

Il y a quelques années, sans préciser davantage, n’ayant plus d’argent ou presque et rien de particulier à faire à terre, l’envie me prit de naviguer encore un peu et de revoir le monde de l’eau. C’est ma façon à moi de chasser le cafard et de me purger le sang. Quand je me sens des plis amers autour de la bouche, quand mon âme est un bruineux et dégoulinant novembre, quand je me surprends arrêté devant une boutique de pompe funèbres ou suivant chaque enterrement que je rencontre, et surtout lorsque mon cafard prend tellement le dessus que je dois me tenir à quatre pour ne pas, délibérément, descendre dans la rue pour y envoyer dinguer les chapeaux des gens, je comprends alors qu’il est grand temps de prendre le large. Ca remplace pour moi le suicide. Avec un grand geste, le philosophe Caton se jette sur son épée, moi, tout bonnement, je prends le bateau. Rien de surprenant à ça. Chaque homme, à quelque période de sa vie, a eu la même soif d’océan que moi.

Nice, ain’t it? En vo maintenant :

Some years ago – never mind how long precisely – having little or no money in my purse, and nothing particular to interest me on shore, I thought I would sail about a little and see the watery part of the world. It is a way I have of driving off the spleen and regulating the circulation. Whenever I find myself growing grim about the mouth; whenever it is a damp, drizzly November in my soul; whenever I find myself involuntarily pausing before coffin warehouses, and bringing up the rear of every funeral I meet; and especially whenever my hypos get such an upper hand of me, that it requires a strong moral principle to prevent me from deliberately stepping into the street, and methodically knocking people’s hats off – then, I account it high time to get to sea as soon as I can. This is my substitute for pistol and ball. With a philosophical flourish Cato throws himself upon his sword; I quietly take to the ship. There is nothing surprising in this. If they but knew it, almost all men in their degree, some time or other, cherish very nearly the same feelings towards the ocean with me.

Pour rejoindre les Sables d’Olonne depuis Marans, il faut attendre le pic de la marée haute, car les écluses et le pont ne s’ouvrent qu’à cette heure-là, une seule fois par jour. Et c’était à 16h40 ce jour-là en automne. Comme par ailleurs les portes du port de St Martin de Ré, en face de la baie de l’Aiguillon, ferment deux heures après la marée haute, soit à 18h, on n’a pas le temp d’y rentrer, il faut au moins deux heures et demie pour arriver. Et avec les grandes marées du moment, l’avant-port est complètement à sec. La seule solution est de retourner à La Rochelle, passer la nuit aux Minimes, et revenir à St Martin le lendemain. Il fait beau, ces derniers jours d’octobre, après une tempête de saison, et trois autres bateaux se retrouvent dans l’écluse, le temps d’échanger les propos habituels de plaisanciers.

St Martin, un jour de l’été Indien, temps délicieux, de la place enfin…

Mille sabords, boutique Hergé à St Martin :

Le Berceau de Moïse, en cours de rénovation :

Vers les Sables… 25 milles de St Martin, quatre heures de traversée, avec l’île de Ré et le phare des Baleines qui s’estompent peu à peu. Petit temps, vent arrière, voile + moteur.

Il y a un charmant Coffee shop en face des pontons, quai Garnier, le café est délicieux, mais c’est bien un French Coffee Shop : il n’y a pas de wifi !!! Qu’est-ce qu’on vient faire dans un coffee shop, sinon regarder ses mails en sirotant son café ?

Vendée Globe :

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6 Réponses to “On prend le large”

  1. JB Says:

    En 50 secondes

  2. Hivers | Le journal de Joli Rêve Says:

    […] dans une vie nomade : Plymouth, Devon, novembre 2022-avril 2023 Granville, Normandie, 2021-2022 Les Sables d’Olonne, Vendée, 2020-2021 Hendaye, Pays Basque, 2019-2020 Lisbonne, Portugal, 2018-2019, 2017-2018 Miami, […]

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