La Normandie et les peintres 8

Au musée de Caen, logé dans l’extraordinaire château de Guillaume le conquérant qui domine la ville en son centre. Beaucoup de toiles de la Renaissance, évoquant les récits bibliques ou mythologiques, et l’histoire romaine. Une plongée dans le passé antique. Mais aussi quelques marines et paysages locaux, comme ce tableau de Jules Louis Rame en 1898, L’église de Canon, au soleil couchant, avec « sa touche pâteuse rendant un puissant effet d’ombre et de lumière, par le contraste vibrant des tons orangés, bleus et violacés ».

Eugène Boudin, Voiliers, 1869

Jan van Goyen, Antoine Guillemet (c’est lui qui figure dans le célèbre tableau de Manet, le Balcon), Stanislas Lépine, Salomon van Ruysdael, Antoine Le Bel.

En 1884, Eugène Boudin fait construire une maison à Deauville, où il passera les 14 dernières années de sa vie, il installe son chevalet sur la jetée et peint la plage et la mer sous différentes lumières. Fils de marin honfleurais, il a passé sa jeunesse au Havre, puis vit à Paris. Avant Deauville, et depuis 1864, c’est à Trouville qu’il passe ses étés. Les voiliers (voir ci-dessus) sont aussi un sujet de prédilection, « D’une touche large et vibrante, il brosse en seul mouvement une coque et les ondoiements crémeux d’une voile, tandis que la mer et le ciel se confondent en un même bleu serein. »
Monet séjourne régulièrement à Etretat dans les années 1880, il peint ici la Manneporte du haut d’une falaise, « presque liquide, la falaise vue en face semble se lier avec la mer dont les eaux se mêlent au ciel ennuagé ».

François-Auguste Biard (1798-1882) est un homme du XIXe siècle, et un grand voyageur, il séjourne au Moyen-Orient, en Egypte, en Syrie, il vit au Brésil deux ans, mais c’est d’une croisière dans l’océan arctique en 1842 qu’il ramène ces toiles extraordinaires :

Abraham rencontre Melchisédech, le grand prêtre, après avoir délivré son neveu Loth, prisonnier du roi d’Elam, le religieux le bénit et lui offre du pain et du vin, selon la tradition de l’eucharistie. Rubens représente ici en 1610 le temporel face au spirituel et affirme sa position pour la contre-réforme catholique, favorable à l’eucharistie à la différence des protestants.

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Coriolan (Caius Marcius), le général romain exilé qui se retourne contre Rome avec les Volsques en 492 BC, est peint ici par Le Guerchin alors qu’il s’apprête à prendre la ville. Sa mère et son épouse l’en dissuadent. Shakespeare reprendra l’histoire dans une pièce majeure, en s’inspirant de Plutarque, Ralph Fiennes la tournera en film, dans le cadre des guerres de Yougoslavie des années 1990. Les tons chauds des femmes s’opposent aux tons métalliques des hommes.

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Le centenier (centurion) et son humilité, peint par Sébastien Bourdon (XVIIe), un épisode de l’Evangile, un des miracles du Christ. Toute une exégèse est faite de ce passage, le centurion est l’occupant, il se préoccupe du sort de son serviteur (un simple esclave), il n’hésite à aller demander l’aide d’un juif (alors que les Romains se sentent au dessus des habitants conquis), etc., etc. De quoi remplir des pages d’analyse sur les sites chrétiens et des amateurs de philo. Dans la peinture, « le Christ marque un geste d’étonnement admiratif devant la foi du centurion, sur fond de paysage à plans étagés, avec le château St Ange au fond, sous un ciel tumultueux. »

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Ecce Homo, par Tiepolo. Après la comparution devant Pilate, la flagellation et la couronne d’épines, le procureur de Judée présente Jésus à la foule, Voici l’homme !, et lui tend un sceptre de roseau en signe de dérision :

Damoclès, par Thomas Couture, 1866.

Denys l’ancien, tyran de Syracuse, vivait dans un palais cerné d’une fosse et sans cesse sous la surveillance de nombreux gardes. Denys, toujours sur le qui-vive, évoluait alors au milieu de courtisans qui devaient le flatter et le rassurer. Parmi eux, Damoclès, roi des orfèvres, ne cessait de louer son maître sur la chance qu’il avait d’être à cette place.
Agacé, celui-ci lui proposa de la prendre le temps d’une journée. Au milieu d’un festin, Damoclès leva la tête et aperçut une épée suspendue au-dessus de lui ; cette épée était retenue par un crin du cheval de Denys. D’autres disent que cette épée était suspendue par le tyran lui-même. Ainsi, il montra à Damoclès que son rôle possédait deux faces, c’était à la fois un sentiment de puissance et le risque d’une « mort » pouvant frapper à tout moment de la journée où il était roi. (Wikipédia)

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Joseph et Marie (enceinte) se rendent au recensement demandé par Auguste, c’est Le dénombrement de Bethléem, peint par Brueghel dans un cadre d’hiver flamand, mais qui représente aussi le paiement de la dîme à Charles-Quint (les armes des Habsbourg – l’aigle à deux têtes – se trouvent en haut à droit du mur de la maison où se presse la foule). Le tableau est une des 13 copies du fils du maître lui-même.

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Didon, princesse phénicienne venant de Tyr, fondatrice et reine de Carthage, abandonnée par Enée pour fonder Rome, sur ordre des dieux de l’Olympe, selon Virgile. Tableau d’Andrea Sacchi, XVIIe siècle.

A suivre…

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