Posts Tagged ‘Balzac’

Chouans

28 janvier 2022

Chapeau chouan. Il protège de la pluie et du soleil, mais pas des balles…

En Vendée il y a l’Historial et le Mémorial, près de la Roche sur Yon, le premier couvre toute l’histoire de la région, depuis les origines préhistoriques, le second est une sorte de mausolée consacré aux victimes des guerres sous la Révolution – notamment la tuerie des Lucs (564 personnes massacrées sans raison, dont plus de 120 enfants de moins de dix ans, même des nourrissons) perpétrée par une colonne infernale des Bleus (les Républicains). Mais ce n’est pas le seul massacre, on estime à 150 000 personnes le nombre de tués, d’octobre 93 à mai 94,  dans toute la région au sud de la Loire, soit près d’un quart de la population. Alors même que le soulèvement armé était écrasé dès décembre 1793, les exécutions continueront cinq mois, sans aucune justification militaire, sur une population sans défense. La Terreur d’Etat, au nom du progrès et du bonheur des peuples.

Soljenitsyne a inauguré le monument.

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Gil Blas

7 juillet 2019

de Santillane

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Misfits et outcasts aux Bahamas

23 juin 2012

Dans un de ses romans à succès, The King of Torts, un « legal thriller » selon la spécialité de l’auteur, John Grisham donne dans un des chapitres une description très réaliste et amusante des paumés américains exilés aux Bahamas, voir extrait ci-dessous. On s’y croirait, c’est tout à fait l’ambiance. Le livre lui-même appartient à la catégorie classique « ascension et chute », ascension, toujours fulgurante, et chute, toujours brutale… Balzac a inauguré le thème, dans le roman en tout cas, avec ses Splendeurs et misères des courtisanes, où le héros des Illusions perdues, Lucien de Rubempré, propulsé par le mystérieux et machiavélique Vautrin agissant dans l’ombre, frôle le Soleil pour tomber dans la nuit noire. Avec Grisham, qui n’est pas Balzac, livres courts et épurés, « page-turners » aux ingrédients classiques, ça se passe (pour celui-là) à Washington DC, dans les milieux d’avocats, de la politique et des grandes firmes, autour des thèmes de l’argent rapide et fou, de la finance, des Class Actions et des Mass Torts.
Dans le même esprit, Douglas Kennedy, dont on se demande pourquoi il reste inconnu aux Etats-Unis, inverse le procédé, ses romans utilisent souvent la même ficelle : le héros ou l’héroïne tombe d’abord dans la déchéance, et l’essentiel de l’histoire réside ensuite dans la façon dont elle ou il se relève. Le suspense est lié à cette remontée, qui peut porter sur des décennies et devenir un roman fleuve, du maccarthysme à Bush comme dans La poursuite du bonheur.

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