Le mémorial du Camp des Milles est divisé en trois parties, une partie historique (rappel des faits), une partie mémorielle (le camp lui-même), une partie didactique (comment éviter le retour du passé). Cette dernière partie est très bien faite, comme l’ensemble du camp-musée d’ailleurs, on peut juste s’étonner que seules trois tueries de masse aient été retenues : les Tutsis en 1994, le génocide nazi en 1940-45 et la déportation des Arméniens par les Jeunes Turcs de l’Empire Ottoman finissant, pendant la Première Guerre mondiale. Rien sur les autres grands massacres du XXe siècle dans les pays communistes : celui des Khmers rouges, celui de la folie maoïste, ceux des bolcheviks en Russie, culminant avec Staline. On peut chercher comme explication le fait que ces derniers n’étaient pas basés sur l’exclusion et la suppression d’une race ou d’un peuple, comme les trois retenus, mais plutôt sur une exclusion sociale, une exclusion qui ressortit à l’idéologie et non au racisme, mais quand même, il y a là un oubli frappant ou un choix contestable. On pourrait y voir aussi l’influence importante à Marseille de la communauté arménienne, comme celle du Parti communiste, et sans doute aurait-il été bon de justifier ce choix, plutôt qu’un silence total. Pas une affiche, pas un mot, pas un rappel, sur ces autres génocides.
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Didactique
22 octobre 2012Une belle histoire
10 septembre 2012comme on aimait qu’on nous en raconte, étant enfants, avec des chevaliers, un page passionné et traître, un adultère, et bien sûr une héroïne sans pareil, Diane de Montrottier, qui finit dans un donjon. Le style est un peu ronflant et n’évite pas les clichés appuyés (Diane reçut son regard comme un éclair déchirant brusquement le triste voile de son morne horizon), mais on a envie de dire, comme Alceste à Oronte, après qu’il lui ait chanté sa ballade (Paris ma grand’ville) :
La rime n’est pas riche, et le style en est vieux :
Mais ne voyez-vous pas, que cela vaut bien mieux
Que ces colifichets, dont le bon sens murmure,
Et que la passion parle là, toute pure ?
Voici en tout cas le récit, tel qu’on le trouve dans le parcours des gorges du Fier
Avant la révolution
27 mars 2011Comme une oasis trouvée après des jours à marcher dans le désert, le Starbucks apparaît au voyageur, est-ce un mirage ? Non, il est bien réel… Après tout, on ne peut pas vivre seulement de çay, même si c’est délicieux, un bon grand café américain dans la vieille ville d’Antalya, taille maxi, est un vrai bonheur.
Quand on flâne dans cette vieille ville, Kaleiçi, au-dessus du port antique, on pense à la célèbre phrase de Talleyrand :
« Celui qui n’a pas connu la vie avant la révolution, n’a pas connu la douceur de vivre*. »
Louis de Bernières
17 septembre 2010Le roman de Louis de Bernières sur Kayakoy, Birds without wings, paru en 2004, prend les premières décennies du XXe siècle et la Turquie pour cadre. La Première Guerre mondiale et la bataille des Dardanelles, la montée de Mustapha Kemal et la chute de l’empire Ottoman, la guerre gréco-turque de 1919-22, l’incendie de Smyrne, l’échange de population qui suivit la victoire turque, etc. L’action se déroule à la fois sur le plan intime du village et des ses habitants chrétiens et musulmans, turcs, arméniens et grecs, et sur le plan historique général de la période. Le livre a un véritable souffle, comme les grands romans historiques, il vous emporte dans le flot des événements mondiaux sans jamais quitter le détail de la vie quotidienne de gens simples. Il répond à l’exigence principale d’un roman : se lire avec intérêt, n’être jamais ennuyeux. Les quelques pages ou chapitres qu’on peut lire chaque jour ou chaque soir sont comme un rendez-vous agréable avec des personnages qu’on apprend à apprécier, qu’on est content de retrouver.
"Après Rio, toutes les autres villes vous semblent ternes, monotones, trop ordonnées, trop simples ; tout semble vide, fade, dégrisé,…