Posts Tagged ‘Mustapha Kemal’

Claude Farrère et Atatürk

4 janvier 2011

Jean-Paul Roux, dans son Petite Planète sur la Turquie, fait appel à la littérature, pour évoquer les liens avec la France :

Le goût du XVIIe pour les turqueries offre de nombreuses ressources. Scudéry et sa soeur font paraître un roman à succès, Ibrahim ou l’illustre Bassa ; Rotrou fait parler turc un des ses personnages ; Lulli offre à la cour un Récit turquesque ; Racine prétend étudier dans Bajazet les intrigues du sérail ; Molière invente son « grand Mamamouchi ». On se garde néanmoins de rappeler que François Ier souleva un immense scandale (lors de son alliance avec Soliman le magnifique) ; que Scudéry révéla une Turquie de fantaisie ; que Bajazet ne fut qu’un prétexte; Le Bourgeois gentilhomme une moquerie. Et puis il y eut Lamartine, Loti, Claude Farrère ! Avec ces grands turcophiles, on se sent plus tranquille.

Curieuse coïncidence, Claude Farrère ! Pour quelqu’un qui habite avenue Claude Farrère… En outre, il s’agit d’un marin, auteur de nombreux romans et d’une histoire de la marine française.  Marin et Académicien, battant Paul Claudel sur le fil en 1935. Claude Farrère s’est rendu souvent en Turquie, on le voit ici à Izmit, avec Mustapha Kemal, en 1922, en pleine guerre d’indépendance. Il a une rue à Istanbul, Klodfarer caddesi, à côté de celle de Pierre Loti (Piyer Loti) près de Sainte Sophie. Alain Quella-Villéger, dans la seule biographie sur Farrère*, décrit cette rencontre (p. 237-240):

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Louis de Bernières

17 septembre 2010

Le roman de Louis de Bernières sur Kayakoy, Birds without wings, paru en 2004, prend les premières décennies du XXe siècle et la Turquie pour cadre. La Première Guerre mondiale et la bataille des Dardanelles, la montée de Mustapha Kemal et la chute de l’empire Ottoman, la guerre gréco-turque de 1919-22, l’incendie de Smyrne, l’échange de population qui suivit la victoire turque, etc. L’action se déroule à la fois sur le plan intime du village et des ses habitants chrétiens et musulmans, turcs, arméniens et grecs, et sur le plan historique général de la période. Le livre a un véritable souffle, comme les grands romans historiques, il vous emporte dans le flot des événements mondiaux sans jamais quitter le détail de la vie quotidienne de gens simples. Il répond à l’exigence principale d’un roman : se lire avec intérêt, n’être jamais ennuyeux. Les quelques pages ou chapitres qu’on peut lire chaque jour ou chaque soir sont comme un rendez-vous agréable avec des personnages qu’on apprend à apprécier, qu’on est content de retrouver.

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