On peut imaginer la baie de Guanabara au XVIe siècle, pas encore urbanisée, une nature somptueuse et vierge, à peine effleurée par les Indiens Tamoios ou Tupis. Les premiers établissements européens sont ceux de Villegagnon avec la tentative de la France Antarctique, de 1555 à 1560. On voit sur une gravure de 1575 le Fort Coligny, dans l’île qui porte aujourd’hui le nom de l’amiral, et la création d’Henryville (en l’honneur d’Henri II), à l’emplacement de Flamengo, ainsi que le Pain de Sucre à l’entrée de la baie On voit également l’escadre de Mem de Sá assaillant le fort. La baie avait été explorée en 1551 par un marin normand, Guillaume Le Testu, qui conduira ensuite l’expédition de Villegagnon. Le Testu a été pris et décapité par les Espagnols vingt ans plus tard, en 1573, à Panama, alors qu’il menait un raid avec Francis Drake.
L’échec français au Brésil s’explique en grande partie par le fait que la France est divisée et s’engage à cette époque dans une guerre civile qui va durer quatre décennies, plus beaucoup de temps et d’argent dans ces conditions à consacrer aux expéditions lointaines. Mais si la présence française a fait long feu, elle a néanmoins donné naissance à deux grands classiques de la littérature de voyage, et de rencontre avec les Amérindiens, deux ouvrages pionniers qui inspireront Montaigne, ceux d’André Thévet et Jean de Léry (personnages qu’on retrouve dans le roman de Rufin, cf. infra) : Les singularités de la France Antarctique et Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil.
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9 août 2012Étiquettes :André Thévet, Art naÏf, Fort Coligny, France Antarctique, Francis Drake, Guanabara, Guillaume Le Testu, Henri II, Iracema Arditi, Jean de Léry, Jean-Christophe Rufin, Juliette Lamboley, Mem de Sá, Montaigne, Rio, Rouge Brésil, Tamoios, Théo Frilet, Tupinambas, Tupis, Villegagnon
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