Paysages

Pausilippe… Quand on apprenait les poèmes de Gérard de Nerval à l’école (« Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé… »), le mot avait un côté mystérieux et enchanteur, même si on ne savait pas trop ce que c’était. En fait il s’agit d’un quartier de Naples, réputé pour sa vue sur la baie et le volcan.

Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

…
Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
A ton front inondé des clartés d’Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l’or de ta tresse.

Il y a une mode des paysages, dans la peinture romantique, qui naît au XVIIIe siècle. « Le grand tour » (en français dans le texte) est une tradition parmi les aristocrates et les artistes, il s’agit du voyage en Italie et retour, à travers France, Suisse, Etats allemands ou Empire austro-hongrois. Les peintres anglais vont ainsi à Naples et ailleurs dans la péninsule pour s’inspirer des techniques des paysagistes locaux, ils reviennent en les appliquant à leur pays. On a ainsi une floraison de paysages, dont quelques exemples figurent ci-après (Yale Center for British Art).

Constable, Turner, Wright of Derby, Thomas Jones, Alexandre Nasmyth, James Ward

Canaletto n’a pas peint que Venise, ses canaux et ses palais, il a passé dix ans en Angleterre, un exemple de sa période anglaise :

Il y aussi quelques toiles plus anciennes, du XVIIe siècle, lorsque l’Angleterre fait sa révolution, fait venir un roi hollandais, et dans son sillage tant de peintres, artistes et techniciens du plat pays. Ces derniers seront d’ailleurs à l’origine de la révolution agricole britannique vers 1720, préalable de la révolution industrielle qui démarre encore quarante ans après.

Claude de Jongh :

Jan Siberechts :

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